Bonne continuation /
Olivier Tallec. – Rue de Sèvres, 2016.
« Je crois que nous perdons de l’altitude », dit
le copilote au commandant de bord, tandis qu’un mouton s’accroche désespérément
au cockpit.
Depuis quelques années, le dessin d’humour en France semblait
connaître un destin assez semblable à celui de la minijupe en Iran : une brève
envolée suivie d’une certaine raréfaction. C’est simple, ils n’étaient plus que
quatre à nous faire rire : Sempé, Sempé, Sempé et Voutch. Ils seront
désormais cinq, avec Olivier Tallec dans le rôle du pouce opposable. Illustre
illustrateur jeunesse, ce dernier, c’est confirmé, se sent pousser le boyau de
la rigolade pour les grands et, après nous avoir souhaité une Bonne journée en 2014, nous invite à
poursuivre au moyen d’une nouvelle quarantaine de tableautins désopilants, composés
selon les meilleures recettes anglo-saxonnes d’un art du décalage auquel le
défunt Almanach Vermot ne nous avait guère habitués. En effet, l’humour d’Olivier
Tallec a peu de choses à voir avec les histoires de pin-up et de pruneaux, et
bien plus avec la joyeuse bande du New Yorker ou le toujours regretté Gary
Larson : on y croise d’ailleurs un certain nombre de vaches et de girafes,
animaux en eux-mêmes assez drôles et qui ne perdent rien à se retrouver croqués
en couleurs vives par un dessinateur aussi rare. Rare dans tous les sens du
terme, d’ailleurs : 2014 est déjà loin – pensez, c’était avant Charlie,
avant le 13 novembre : on a failli attendre, donc, mais on en redemandera
désormais, du moins tant qu’on aura le cœur à rire.