mercredi 8 novembre 2017

La Culture en clandestins : l'UX


















La Culture en clandestins : l'UX, de Lazar Kunstmann. - Hazan, 2009.

Septembre 2006 : des inconnus remettent à l'Administrateur du Panthéon la clé de l'horloge monumentale dudit, en panne depuis les années 60, qu'ils ont restaurée et réparée de façon professionnelle et dans la plus parfaite clandestinité. Première apparition publique des
Untergunther, émoi de l'Administration, qui n'aime pas qu'on lui mette le nez dans son propre caca : l'Administrateur, plutôt séduit, est poussé vers la sortie, son successeur s'empresse de remettre l'horloge en panne et de porter plainte. Qu'une bande de rats de greniers ait le culot de s'introduire nuitamment dans un édifice public, de se jouer de toutes les serrures, d'en réparer certaines et même d'en rajouter de nouvelles pour pallier une sécurité plus que défaillante, d'installer un atelier permanent dans une partie délaissée du bâtiment pour y conduire un chantier de restauration pendant toute une année sans que quiconque s'en aperçoive, c'est assez pour troubler le sommeil du plus flapi des fonctionnaires et réveiller sa mauvaise foi. Ricanements des flics, des juges et du bon peuple, averti par les journaux. Et qui, du coup, découvre l'existence de l'UX (pour Urban eXperiment), une bande plus organisée de cataphiles ++, capables de s'introduire dans les bâtiments les (soi-disant) mieux gardés, d'y organiser des festivals de cinéma et des expositions temporaires, possédant à fond la cartographie (et les clés) de tous les réseaux souterrains de Paris, égouts, RATP, Catacombes et carrières compris. Réseaux qu'ils défendent à la fois contre l'incurie d'une administration aussi peu soigneuse que paresseuse et contre les dilettantisme des "Bodzaux" amateurs de teufs en cave et de bière au mégot. Qu'ils relèvent de La Mexicaine de Perforation (divers festivals), des Untergunther (restaurations en tous genres) ou de la Mouse House (équipe féminine d'intrusions diverses), les membres de l'UX partagent une même exigence de pranksters d'élite et de pataphycisiens de choc, ne laissent rien au hasard et n'ont pas peur de se salir les bottes. Ecrit par l'un d'eux à la suite de l'affaire du Panthéon, ce petit livre alerte et malicieux se lit comme un roman et, surtout, comme un remède à la désespérance. Que des gens comme ceux-là s'activent dans nos murs, ne sais pas, vous mais moi ça me rassure...

Les Gaspards, de Pierre Tchernia (1974)
S'il ne restera certainement pas dans l'histoire du cinéma comme un film incontournable, Les Gaspards, qui met en scène une communauté clandestine hantant les sous-sols de Paris est indubitablement l'une des principales sources d'inspiration de l'UX !

Paris souterrain, d'Emile Gérards. - Ed. des Régionalismes, 2013
Le classique des classiques sur les "bas-fonds de Paris" (dans son édition la plus récente), suivi de son indispensable complément : 
Paris, capitale souterraine, de Georges Verpraet. - Plon, 1964 
Deux livres auxquel l'UX ne cesse de se référer, à lire dans le noir à la frontale !






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