mercredi 8 octobre 2014

Les filles n'ont pas de banane




















Copi Les filles n'ont pas de banane. - Olivius, 2014.

La vie ne tient qu'à un fil, dit-on. Mais ce fil, qui le tient ? Copi n'est pas revenu nous le dire depuis sa mort, en 1987, mais il se pourrait bien qu'il pende au bout d'un crayon. Preuve que la vie et le trait ont quelque chose en commun. Une même facilité à s'embrouiller, peut-être, à se dévider, se dérouler, se nouer, s'entortiller pour que naissent, se transforment et disparaissent ces fragiles figures de l'existence que nous reconnaissons comme nôtres. A l'image de cette étrange créature mi-nez mi-femme, assise sur la même chaise depuis 1964, apparue dans les pages du Nouvel Observateur, revue plus tard dans Charlie et Hara-Kiri et qui profite de cette position stable pour philosopher en compagnie des poulets et des canards. Copi se serait-il plu en philosophe, lui dont le théâtre débridé et transgressif préférait le bordel à Claudel ? Ils ont pourtant bien quelque chose de socratique, ces dialogues dont l'extrême dérision confine au déchirement, presque toujours sans chute, sinon dans le vide et le silence. Un silence où, si l'on tend bien l'oreille, résonne encore longtemps le rire argentin de Copi.
Louons donc Cornélius et les Editions de l'Olivier (réunis sous le label Olivius) de nous le donner à ré-entendre, en attendant un très prochain second tome, qui s'annonce beaucoup plus débridé...

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