lundi 20 octobre 2014

L'humanaute



















 
Philippe Coudray L'humanaute. - L'association, 2013

Finirai-je un jour par ne plus confondre les frères Coudray ? Voyons... il y a Jean-Luc. Lui, c'est celui qui écrit. Le Mouton Marcel, c'est lui. Monsieur Mouche, Dialogues avec Satan... Et Philippe, c'est celui qui dessine, L'ours Barnabé, notamment, qui l'a fait connaître du grand public et des cours d'école. Là, où ça se complique, c'est que Jean-Luc dessine, lui aussi, enfin un peu, pour faire dialoguer Béret et Casquette et parfois, il collabore avec son frère qui, que... bref, quoi qu'il en soit, les deux frères partagent un même goût pour une logique poussée dans ses derniers retranchements, jusqu'à l'absurde si nécessaire. L'humanaute ne déroge pas à ce sain principe, au fil bien affûté d'une série de gags en une ou deux planches, comme autant de théorèmes dont la démonstration s'avérait nécessaire pour l'avancement de la science : le personnage a-t-il décidé de tuer sa femme ? Il s'enferme dans un congélateur pour n'en sortir que cent ans plus tard et visiter la tombe de son épouse... L'évidence, chez Philippe Coudray, jaillit toujours au terme d'un improbable détour qui, prenant la logique à contre-pied, revient dans son dos lui faire coucou. Même esprit de conséquence cultivé jusqu'à la manie, même dessin sans séduction, entièrement dédié à rendre lisible un humour souvent purement visuel... rien qui, dira-t-on, nous change fondamentalement de L'ours Barnabé, si ce n'est que Philippe Coudray agrémente ici ses ruses de quelques coquineries dont rougirait vraisemblablement le plantigrade. D'où le choix d'un éditeur "adultes" et l'emploi du noir et blanc. CQFD.

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