jeudi 18 septembre 2014

Come prima




















Alfred Come prima. - Delcourt, 2013

Mouton noir de la famille, c’est une occupation à plein temps et Fabio s’y adonne  avec assiduité depuis qu’il a quitté le village sans idée de retour il y a déjà pas mal d’années. Aussi comprend-on sa réticence à se laisser convaincre par son cadet de retourner en Italie rendre un dernier hommage au père qu'il a renié. Le voyage (en Fiat 500, nous sommes à la fin des années 50) sera l’occasion de régler quelques comptes, jusqu’à ce que chacun comprenne qu’il est parfois bon, dans la vie, de laisser quelques plumes pour qu’il en pousse de nouvelles.
Il semble décidément que le « road comics » soit en passe de devenir un genre à part entière dans la bande dessinée : après My road movie de Nylso (Sarbacane, 2008) ou, plus récemment, Cendres d'Alvaro Ortiz (Rackham, 2013)) et Au vent mauvais de Rascal et Thierry Murat (Futuropolis, 2013), on roulera bientôt pare-choc contre pare-choc sur les départementales de la séquentialité narrative. Venant après ceux-là, Come prima est une sorte de compendium de la chose où s'égrène en totalité la liste des éléments nécessaires au bon déroulement du voyage : on est évidemment en famille (la fraternité ne s'apprécie jamais si bien que derrière un volant), on trimballe des cendres (l'urne est en option, fournie par le concessionnaire), on fait de belles rencontres entrecoupées de flash-back lourds de sens, on se saoule la gueule au 3e quart du bouquin et si, pour une fois, l'on échappe à l'enfant fugueur, c'est qu'on est bon pour le chien abandonné. Pour le reste, comme toujours, c'est une question de tenue de route et d'entretien : une conduite prudente, en prenant soin de faire des étapes régulières et l'on parvient sain et sauf au terme de la promenade où vous attend le jury d'Angoulême qui vous décerne le Fauve d'or du meilleur album.


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