mercredi 10 septembre 2014

La perfection chrétienne














Georges Pichard La perfection chrétienne. - Glénat, 2013

L'autre grand manipulateur est évidemment Georges Pichard. S'il n'avait pas eu l'idée malencontreuse de naître en 1920, sans doute aurait-il été l'un des plus grands graveurs du XVIe siècle - une sorte de Dürer de l'érotisme - avant de finir au bûcher. Car ce recueil de planches inédites aurait bien eu de quoi contrarier l'inquisiteur. Dans le même esprit que Marie-Gabrielle de Saint-Eutrope, son chef d'oeuvre, n'y voit-on pas des cohortes de malheureuses filles perdues subir des supplices si pervers et raffinés que Satan lui-même... Mais ! Mais ! Voilà que ces images illustrent en réalité des citations extraites de véritables manuels de piété des XVIIIe et XIXe siècles, quand elle ne viennent pas à l'appui de la Légende dorée elle-même ! Et l'on se demande alors ce qu'il y a de plus pervers, de ces images somme toute innocentes ou du délire bien réel des curés de tout poil qui, depuis toujours, s'emploient à pourrir la vie des femmes.

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