Charles M. Schulz Snoopy & les Peanuts : intégrale. – Dargaud.
Charles Monroe Schulz (1922-2000) fut en son temps le
salarié le mieux payé des Etats-Unis, peut-être du monde. Qui n’a jamais
possédé une serviette Snoopy, un papier à lettres Snoopy, une gomme Snoopy, un
mug Snoopy, une assiette Snoopy, un verre à dents Snoopy, un ticheurte Snoopy,
un cahier Snoopy, une figurine Snoopy, un porte-clé Snoopy, une carte postale
Snoopy, un cartable Snoopy, une planche à repasser Snoopy, une tapette à
mouches Snoopy, un fusil d’assaut Snoopy, voire même un snoopy Snoopy ? La
saga des Peanuts est décidément un bel exemple de success story à l’américaine.
Mais une fortune bâtie sur un merchandising aussi effréné comporte ses revers :
à force d’exploitation, la série et ses personnages se voient vidés de leur
âme, banalisés, mis en bouillie, privés de sens, toute originalité passée au
laminoir du commerce à tout crin, toute intelligence réduite au plus petit
dénominateur commun de la force de vente qui fait le publicitaire plus riche et
le client content. Et c’est dommage. Car à ne considérer Snoopy (et les
Peanuts) qu’à l’aune de ce mercantilisme, on se priverait de l’une des plus
fines, des plus tendres et des plus drôles des séries qu’ait jamais engendré la
bande dessinée. Pendant 50 ans, Charles M. Schulz l’aura réalisée seul, jour
après jour, sans jamais manquer ni en trahir l’esprit, refusant là au moins
tout compromis et, surtout, toute compromission. Snoopy, Charlie Brown, Lucy,
Linus, Schroeder… chaque protagoniste de ce petit monde sans adultes nous
enseigne quelque chose sur nous-même, reflète avec sensibilité la plus ténue de
nos humeurs, la plus subtile de nos failles. Au fil des années, de thèmes
infiniment repris, réitérés en multiples variantes, les Peanuts ont fini par
former un microcosme, un monde à part, reflet du nôtre et théâtre quotidien de
nos angoisses et de nos vanités mais aussi de tous nos petits bonheurs.
Entamée après la mort de l’auteur et projetée sur une douzaine d’année, une édition intégrale leur rend pour la première fois justice, en proposant les strips dans leur ordre chronologique, dans leur noir et blanc d’origine et sous une très belle présentation signée par le dessinateur canadien Seth. L’édition française suivant d’un peu loin l’édition américaine (publiée chez Fantagraphic books), profitez-en pour rattraper votre retard et vous plonger dès aujourd’hui dans la redécouverte émerveillée d’un continent de papier que vous croyiez pourtant bien connaître.
Entamée après la mort de l’auteur et projetée sur une douzaine d’année, une édition intégrale leur rend pour la première fois justice, en proposant les strips dans leur ordre chronologique, dans leur noir et blanc d’origine et sous une très belle présentation signée par le dessinateur canadien Seth. L’édition française suivant d’un peu loin l’édition américaine (publiée chez Fantagraphic books), profitez-en pour rattraper votre retard et vous plonger dès aujourd’hui dans la redécouverte émerveillée d’un continent de papier que vous croyiez pourtant bien connaître.
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