mardi 9 septembre 2014

La cité Saturne




















Hisae Iwaoka La cité Saturne. – Kana. 

Ces Japonais… Ils osent tout ! C’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnaît. Qui d’autre qu’un mangaka parviendrait à rendre passionnante une histoire de laveurs de carreaux ? Certes, pas n’importe quels carreaux, puisqu’il s’agit des vitres d’une immense station spatiale tournant en orbite autour de la Terre, dans laquelle l’humanité tout entière a trouvé refuge. Il s’agit donc de science-fiction… Mais qu’on n’attende ici ni soucoupes volantes ni sabres-laser, mais plutôt cire d’abeille, brosses et chiffons doux. Car la douceur est bien le maître mot de cette chronique du quotidien : le jeune Mitsu et ses collègues, leur famille et leurs amis, tous vivent au 3e niveau de la station, le plus bas et le plus sombre et, pourtant, ce sont eux qui font étinceler les vitres des niveaux supérieurs. Nulle rancœur de leur part, cependant. Ils aiment leur métier et le font avec conscience, une conscience qui les hausse bien souvent largement au-dessus de leurs clients. Et puis qu’importe : au centre de leurs relations, il y a une absence, celle du père de Mitsu, laveur expert qui, un jour a disparu et dont on dit qu’il a voulu rejoindre la Terre.
Hisae Iwaoka (Hana-borô, Yumenosoko…) signe ici une série profondément attachante, empreinte d’humanisme et d’une tendresse aux enzymes gloutons capable de faire fondre la plus tenace des taches de gras.

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